LA SOUFFRANCE
Qu’est-ce qui nous pousse vers la connaissance
de soi ?
Dans la plus grande majorité des cas, les périodes de remise
en question sont induites par la souffrance psychique ou la douleur physique.
La maladie interroge, questionne. Le corps parle, raconte son mal-être,
et plusieurs années sont nécessaires pour entendre ses messages.
Son intensité (celle de la souffrance) sera toujours à notre
mesure même si cela nous paraît parfois insupportable. Elle déconstruit,
défait, vide le trop-plein. Elle est alors incontournable, toujours
incontrôlable, si douloureuse pour l’âme.
Nous pouvons facilement nous insurger contre ces propos lorsque nous sommes
envahi par sa présence, la refusant, ne pouvant la reconnaître
comme étant notre alliée. Le sujet est si délicat, allons-y
doucement. Oui, elle vient pour nous rappeler à nous-même, c’est-à-dire
vidé de nos prétendus savoirs ou non-savoirs. Elle nous pousse
vers la désillusion et nous demande d’abdiquer.
Sa rencontre entraîne un arrêt.
Nous réalisons combien nous avons rendu l’autre (les autres)
responsable(s) de nos souffrances (« C’est à cause de lui
si je souffre autant. » « Cet événement est terrible,
regardez ce qui m’arrive ! »…) et combien nous nous sommes
déresponsabilisé de notre histoire.